Historique de Calleville
La commune rurale de
Calleville est située à
mi-chemin entre Brionne et Harcourt.
Autrefois ce village s'appelait « Calleville les Bois ». Calleville dépendait à la fois de la
famille d'Harcourt et aussi un peu de la
Baronnie du Neubourg. Le blason placé sur le haut du fronton ouest de
l'église atteste que la création et le patronage de cet édifice sont dus aux Seigneurs d'Harcourt.
Les Harcourt, au 18ième siècle, à la demande des épouses, firent construire près des bois
un riche et somptueux manoir champêtre, environné d'un beau parc. Cette résidence, devenue favorite,
leur paraissait préférable au séjour dans la forteresse d'Harcourt. En 1826, l'archéologue
député et curé Monsieur Revert, publia auprès de la Société des Antiquaires
de Normandie, une étude sur les célèbres pavés mosaïques et émaillés de ce
Manoir. Ces pavés étaient blasonnés d'armoiries des grandes familles ducales normandes, ainsi que
des armes des Harcourt. Un document, conservé aux Archives Départementales de l'Eure, montre le décor
émaillé du pavage du Manoir (voir photographie ci-contre).
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Décor émaillé du pavage du manoir de Calleville |
Blason inséré dans le pignon en 1697 (photo T.Pollissard, AMSE) |
Ce manoir construit sous le règne de Jean 1er d'Harcourt, dit le Prud'homme, passa par alliance entre les mains
de la famille Lorraine-Vaudémont suite au mariage de Marie d'Harcourt, car il n'y avait plus de descendant mâle,
avec Antoine de Lorraine-Vaudémont... Plus tard les Lorraine achetèrent vers le milieu du 18ième siècle
la maison dite de Lorraine à Brionne (rue du Général de Gaulle à côté de l'Office du Tourisme).
De ce manoir (un des plus beaux de France d'après les chroniqueurs de l'époque) sont issues la branche
Harcourt-Montgommery, et par suite probablement la branche
des
ducs de Guise
descendants des Lorraine-Vaudémont.
Beaucoup de personnalités, de prélats venaient y séjourner et admirer les pavés comme l'archevêque
de Rouen Eudes Rigaud. Sous la révolution, le manoir et les bâtiments annexes furent détruits, les bois et
le parc ont été vendus comme biens nationaux.
L'église de Calleville
A l'évidence le patrimoine religieux représente une grande part du patrimoine du village (calvaires, église,
cimetière, mares...). Cette église fut fondée par les Seigneurs d'Harcourt (11ième-14ième siècle)
puis par la famille
Lorraine-Vaudémont
(15ième-18ième siècle).
Le vrai patron de ce lieu est en fait
St Aignan ou St Agnan,
évêque d' Orléans (voir le vitrail ci-contre et la frise ci-jointe), mais à partir du 17ième siècle
un curé décida de prendre
Ste Clotilde
comme protectrice.
Probablement ce prêtre a été
influencé par la recrudescence du culte de Ste Clotilde en Normandie suite au retour des ossements de la sainte aux Andelys,
dans l'abbaye que la première Reine de France avait créé dans cette ville.
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St Aignan, saint patron de l'église à l'origine |
Frise portant les initiales de St Aignan |
Ste Clotilde, protectrice du lieu depuis le 17ième siècle |
L'édifice est rectangulaire, élaboré en 2 parties: l'une le chœur du 14ième siècle
avec une partie certainement du 12ième, l'autre la nef date du 17ième siècle. L'église est
construite en blocage de silex avec des contreforts en pierre. 8 baies en tiers-point à 2 lancettes trilobées
et quatrilobées (voir définition des termes d'architecture ci-contre).
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Baie en tiers point à 2 lancettes et ouverture trilobées |
Baie en arc brisé en tiers point à deux lancettes tribolées surmontées d'une ouverture quadrilobée. |
Cette bâtisse renferme d'étonnantes richesses : statuaire (bois sculté du 16ième siècle), moulage de plâtre
polychrome du 19ième siècle, un autel retable d'époque Louis XIV, des bannières de charité, des
vitraux du 19ième siècle réalisés par l'atelier de verriers d'Evreux Duhamel-Marette, un magnifique aigle-lutrain
du 17ième siècle recemment restauré bénévolement par des habitants de Calleville et un sculpteur de la
région.
Des pélerins venaient vénérer, il y a quelque temps encore, sainte Appoline pour ceux qui souffraient
de maux de dents, et surtout saint Hélier, ce dernier étant invoqué pour la cécité et le rachitisme des enfants.
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Autel et retable d'époque Louis XIV |
Magnifique aigle-lutrin depuis le 17ième siècle |
L'inventaire de l'église
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L’inventaire réalisé est l’oeuvre du Président de l’Association. Un mois de travail personnel pour
sortir des tiroirs, placards et meubles de la sacristie une quantité impressionnante de
documents de 1862 à 1914 ainsi que des livrets religieux, des cantiques, des chants, des prières, lettres
pastorales, conférences ecclésiastiques, petits manuels de catéchisme, registre de la Charité
de Calleville, un registre paroissial parcellaire du XIXe, etc… et divers autres documents. Les
dépoussiérer, les répertorier et les classer dans des bannettes minutieusement étiquetées
avant qu’ils ne retrouvent place dans les meubles fraîchement xylophénés et cirés.
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Une bannette contient même des morceaux de bois sculptés, bronze, cuivre, et objets divers, c’est
dire le sérieux du travail ! Puis, une équipe de photographes est venue accompagner le
président pour créer le registre de l’inventaire un document de 31 pages, illustré de 53 photos,
remis à la Direction de la Culture à Evreux (Mme Valérie Péché), Mairie de Calleville, Paroisse
de St Martin de Brionne, Association des Monuments et Site de l’Eure (M.Pierre Roussel)
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Heureuse retrouvaille : une crèche de huit éléments dont trois Rois Mages
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Les Charitons
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La confrérie de charité est une
association de paroissiens qui assurent bénévolement les
inhumations et participent aux offices religieux.
Chaque confrérie, attachée à une paroisse, se
distingue par sa bannière particulière. La charité de
Calleville aurait été créée en 1830 et s’est éteinte en
1906. Elle a compté plus de 192 Frères et Soeurs
issus du village. Des habits qui étaient logés dans la
chambre de charité ont été déplacés, à cause de
l’humidité et de la présence des rongeurs. Un
dépoussiérage a permis de sauver les meilleurs
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